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BARRANCA
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"Je n'avais jamais cru aux forces divines ni aux signaux surnaturels. Je haïssais l'idée même qu'un homme puisse ne pas être maître de son destin. Mais là, je dois dire que le ciel m'en mettait plein la gueule." 
                                                                                                                                              VICTOR

Le livre

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​Livre papier, 
format 12,5 x 20 cm, 418 pages,
couverture souple, vernis mat.

Prix TTC : 15,00€ 
Livraison gratuite par Lettre 
suivie
(France métropolitaine).
​« Michel Berberian nous emporte dès les premières lignes. Un style vif et imagé nous immerge avec talent dans le tumulte de Santa-Clara, petite ville balnéaire  de la côte sud des USA engluée dans ses non dits aliénants.. 
Barranca est un road movie, un roman sociétal, un cri de révolte où s'entremêlent magnifiquement réflexion psychologique et philosophique sur une communauté, des individus, des politiciens sans scrupules. 
Grâce à un humour savamment distillé on rit, on pleure, on réfléchit, on est bouleversé. Un régal !!» ​
​
EXTRAIT 1. Pages 204-205 :
Dan sortit du vieux placard trois petites coupelles ébréchées qu’il disposa sur la grande table centrale. Tout le monde s’approcha, sauf Robin qui n’était pas encore descendue. 
Dan sépara le paquet d’herbe en plusieurs tas. Le premier fut mis à part, au centre de la table. Il devait servir de témoin. Les autres permettraient de tester différentes durées d’immersion dans l’oxygène. C’était reparti à fond pour les interprétations. Mais Dan ne se départait pas d’un sérieux apparent. Ce mec était capable d’une rare dose d’humour pince-sans-rire. Avec lui, on ne savait jamais sur quel pied danser. Sans quitter son éternel sourire doux, il posa quelques grammes de marijuana dans chaque coupelle. Puis, dans un brouillard de vapeur d’oxygène, il versa consciencieusement le précieux liquide dans les récipients. Il remplit la première coupelle. Après deux minutes, il noya la deuxième et, après deux autres minutes, la troisième. 
– On est priés de ne pas mélanger ! 
La nuée se dissipa après quelques secondes.
Autant dire que tout cela était largement pifométrique, sous une apparence de méthode savante. Aucun d’entre nous n’était dupe. On s’en foutait pas mal, d’ailleurs. On était surtout impatients de goûter cette dope survitaminée. Dan, lui, parlait de « tester » plutôt que « goûter », pour préserver l’illusion d’une véritable expérience scientifique. 
Darleen attaqua le roulage des joints. Un de chaque tas. Elle les rangea méticuleusement côte à côte comme des munitions. On fit tourner celui du premier tas. Le témoin. Chacun y alla de sa taffe. 
 La matinée était bien avancée. Mik avait déjà deux pétards dans le nez. Il ouvrit le frigo sans que je sache si c’était lui qui tenait la porte ou l’inverse.


EXTRAIT 4, Pages 289-291 :
Au bout de l’avenue, les flics avaient fait un barrage de gaz lacrymogène pour dissuader toute offensive. On apercevait à peine la masse sombre des forces de l’ordre. Dan, dans un geste de l’épaule, nous fit signe d’enfourcher la mob derrière lui. Il ajusta ses lunettes.
– À nous la folie ! hurla-t-il en lançant la mécanique à fond. Le moteur s’emballa.
Frémissements, évaluation, ultime hésitation, Dan tourna la poignée au maximum, la mob accéléra péniblement. Foulards sur le nez, pleurant abondamment, nous fendîmes les bleus de travail et les blouses éberluées. À travers les nuées des lacrymogènes, la masse sombre se précisait. La selle déjà trop courte se raccourcissait sous mes fesses à chaque accélération. Coup de folie. Dan accéléra encore dans ce no man’s land constitué par les cent cinquante mètres qui séparaient les manifestants des forces de l’ordre venues de toute la région. La mob était instable et vibrait désespérément. La courroie passa enfin un cran et le moteur se stabilisa. Notre bolide franchit son ultime palier, l’allure se fit moins saccadée. Le vent de face se renforça. Je discernais à peine ce mur noir et menaçant dont les lunettes sous les casques renvoyaient par saccades des flashs de lumière blême. Mes yeux piquaient sous l’effet des gaz, je pleurais. Robin pleurait aussi, je ne savais pas comment Dan arrivait à distinguer les obstacles devant lui. Il y avait un brouillard de fumée, les lampadaires filaient à travers des halos jaunâtres. 
Là-bas, les canons des fusils bougeaient et s’armaient. Des visages se tournaient vers un chef, réclamant un ordre...
EXTRAIT 2. Pages 274-275 :
On s’était réveillé les pieds dans l’eau jusqu’aux chevilles. Les bougies flottaient le long du lit au ras du matelas. « Bon anniversaire ! » avait rappelé sans enthousiasme Romane, avant de poser le pied dans la flotte. La maison était plus que jamais déserte. La pluie avait cessé et le ciel s’était miraculeusement dégagé. On est passé chercher le minibus au grand garage de l’avenue Alameda et on est revenu à la chambre pour charger les dernières affaires. Romane avait préparé ses fringues. J’entassai les dernières provisions et mon sac à bandoulière sous la couchette du combi. J’enfilai un vieux blouson de surplus et j’abandonnai mon blazer et ses boutons dorés, tire-bouchonné sous le chambranle. On ferma nos sacs et on claqua la porte. Je jetai les clefs dans la loge désertée de Mamma Gloria. Tant pis pour la caution. Le VW jaune vif trônait devant le perron et n’attendait que nous pour démarrer. La ville s’animait à peine. 
​
EXTRAIT 3. Pages 274-275 :
"Je cognais comme un malade, tourné vers le fond glauque... A chaque coup je m’attendais à voir surgir un tibia ou un fémur de docker. J’étais sûr qu’une pioche aurait déclenché un geyser de sang. Ici, la merde sentait le cadavre. Je ne pouvais m’empêcher de penser à ces pauvres hères sacrifiés sur l’autel de la quiétude du petit contribuable apeuré. Ce sous sol devait regorger de cette culpabilité engloutie sous forme d’excréments dont la station service n’était que le distributeur. Sans en avoir conscience, les habitants venaient ainsi expurger une part de leur forfait. Ils en fourraient leur bagnole jusqu’à ras bord et repartaient suffisants en dodelinant leurs arrières trains métalliques jusqu’au prochain hall à bouffe".
​ ​
EXTRAIT 4, Pages 23 :
Lorsqu’on est né avec l’immensité autour, on ne peut plus jamais nager dans un mètre carré, on a l’impression que ça n’avance pas. 
D’ailleurs, on n’a jamais appris à nager, on a appris à se débrouiller pour barboter. Nuance ! Toujours. Il faut toujours se débrouiller. Tout inventer, apprendre à côtoyer, apprendre à négocier. De son coin, continuellement en retrait, sur le côté, on considère les autres. On se sent de trop dans cette bouillie. On n’est pas à l’aise au milieu du lot. On regarde autour, hébété. On les contemple, eux, toujours prêts à se chamailler, toujours prêts à se piquer un petit bout d’espace, un peu d’air qu’ils n’ont déjà pas en quantité. Ça n’a pas que des avantages, mais c’est comme ça. Eux, ils savent y faire. Ils connaissent les escaliers, les portes dérobées et les couloirs de service par cœur, ils savent les astuces pour arriver. Moi, non

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