Résumé : Amérique, sud des Étas-Unis, après le passage violent d'un ouragan de classe 5. Sauvé de justesse par Caroll, Victor arrive dans une petite maison en bois à l'extrémité de la ville...
Le regard était pointu et n’avait pas attendu que nous ayons franchi le perron. – Salut Nasty Tales ! répliqua Caroll, sans sourciller. – Vraiment, je n’arrive pas à le croire... Tu peux me dire ce que tu fiches ici ? – Je savais que vous seriez là... – « Je savais que vous seriez là »... et ça c’est une raison valable ? Tu te pointes sans prévenir et juste parce que tu savais qu’on serait là... – Je veux dire, la tempête ne vous a pas chassés ? – La tempête, on s’en bat les couilles ! – … Je vous amène un visiteur. – Ah, je me disais bien… Bonjour Visiteur... Moi c’est Dan. Dan était pieds nus et vêtu d’un survêtement gris avec quelques trous de cigarette sur le devant. Il ouvrit la porte au fin grillage, me considéra avec un sourire méfiant et me serra la main sur le perron. Puis il s’adressa directement à Caroll : – Ça faisait un bail qu’on n’avait pas vu ta tronche ! – On n’est pourtant pas si loin les uns des autres... – C’est une distance qui est plus difficile à franchir que tu ne crois... La vraie difficulté, ce n’est pas l’éloignement… Dan se ravisa. Il se dit qu’il n’était pas très utile de partir sur ce terrain-là. – Tu as enfin réussi à trouver la sortie de Presidio Hill ou bien tu as décidé de venir goûter aux ivresses de la vie débauchée de South Pass ? Caroll se contenta d’un rictus. La maison en lattes de bois était éclairée par une seule petite ampoule de soixante watts, suspendue au-dessus de la porte par deux fils dénudés. Un halo blafard accentuait à peine les ombres portées sur une dizaine de centimètres. – Visiteur, bonsoir ! me lança Dan. Caroll agrippa ma manche. Je réalisai que c’était la première fois qu’elle me touchait. Elle coupa : – Son nom, c’est Victor. Elle leva les yeux au ciel comme tout à l’heure, en quête d’une salutaire madone. Dan ne respecte jamais rien, fit-elle à mon adresse. – Salut, Visiteur Victor ! appuya aussitôt Dan. – Tu te fous toujours de tout... C’est tout de même à la limite de la politesse... – Si t’es revenue pour faire la morale, tu peux retourner à Presidio Hill. Si tu nous l’as amené ici – Dan me désignait du pouce –, c’est sans doute qu’il n’est pas assez bien pour chez toi… – Si je gêne, mec, je… fis-je, en reprenant mon sac. – Allez, Victor, c’est bon ! Dan me saisit par l’épaule en refoulant la moustiquaire. Quel vent t’a poussé jusqu’ici ? En guise de présentation, Caroll brossa rapidement l’aventure qui m’était arrivée, le minibus couché sur le sable, tout le fourbis et la tête de naufragé déconfit que j’avais à son arrivée. Elle rit. Je pris conscience de la gueule que je devais avoir. Elle jeta un coup d’œil circulaire sur la construction en bois, puis se tourna vers Dan sans se soucier de ma réponse. – J’étais sûre que tu t’en sortirais… – M’en sortir de quoi ? (À SUIVRE)
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Janvier 2018
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