Résumé : Amérique, sud des Étas-Unis, après le passage violent d'un ouragan de classe 5. Sauvé de justesse par Caroll, Victor arrive dans une communauté de marginaux à l'extrémité de la ville mise à mal par l'ouragan...
Dan fit la grimace de quelqu’un qui s’attendait au pire. Ce ne fut pas le cas. – Vingt... fit Mik en rentrant les épaules. Dan fut immédiatement soulagé. – Je n’y suis pour rien, c’est à Eduardo qu’on le doit, c’est lui qui a mené la transaction. Il s’est bien démerdé. Dan avait un joli sourire sur un visage juvénile, des yeux vifs, intelligents. C’était le genre de type qui était toujours cool. Enfin, il avait l’air cool. On peut avoir l’air cool et ne pas l’être en réalité. On ne connaît pas vraiment les gens juste en voyant leur gueule. Mais lui, il avait vraiment l’air du type qui ne s’énerve pas et qui trouve pourtant une solution à tout. Il donnait confiance avec gentillesse. Il passa la main dans ses cheveux. Il sentit que quelque chose lui manquait. – Mon bandana ! Il ajouta : De toute façon ça ne valait pas plus. Le moteur était entièrement à refaire... Tu jettes un œil sur mes Quaker, un instant ? Dan remonta sur son échelle et disparut un moment. Il revint avec un ruban rouge qu’il noua sur son front. Mik n’avait pas bougé et ne regardait même pas la casserole. Dan le remercia quand même, il savait qu’il n’y avait rien à surveiller. C’était comme ça. Ici, les portes n’étaient jamais fermées. On mettait un disque, on se servait dans le frigo, c’était la règle. Quand il était vide, quelqu’un partait le remplir. Chacun apportait sa part lorsqu’il le pouvait. – Vingt dollars, c’est toujours ça, lâcha Mik laconique, repiquant le nez dans sa soupe. Il ajouta : Il faut que je voie Eduardo ce matin... Il est levé ? – Pas vu. Je me déplaçai afin de laisser une place libre sur le banc. – J’ai un bus pour lui, dit Dan, la seule chose, c’est qu’il faut aller le chercher... Dan touillait son bol de Quaker Oats sans le quitter des yeux. – C’est loin ? demanda Mik, émergeant à nouveau. Il avala d’un trait ce qui restait de soupe au fond de son bol et ramassa ses baguettes et sa cuillère. Il se leva, repoussant avec son mollet le banc vers l’arrière. Il déposa ses couverts en équilibre sur le tas précédent. Dan repéra la place que j’avais libérée. – Relativement, mais on peut faire deux cents dollars dessus... Ou alors récupérer le moteur... Mik entra dans les toilettes. Il s’assit sur la lunette sans fermer la porte. – Ça a l’air d’être une bonne occase. La voix de Mik résonnait. Il faut aller voir. – Tu lui diras, à Eduardo, pour le fric... Il coupa le gaz et vint s’asseoir à la place de Mik, la casserole d’une main, son bol de l’autre. – Ouais... T’inquiète... – Et le mien, c’est pas une bonne occase ? Dan me jeta un coup d’œil en soufflant sur sa première cuillerée. Il n’y eut pas de réponse. Après quelques instants, il se ravisa : – C’est du business, Victor, ne te formalise pas... C’est notre mode de survie... Cool… Ne le prends pas mal... – Je pense seulement à mon bus... Pour moi, les ennuis ne font que commencer… Je sais que vous n’y êtes pour rien. – On va s’en occuper aussi, Victor... (À SUIVRE)
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Janvier 2018
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